DME et étouffement

J’avoue tout. Je meurs d’envie d’enfiler mon monocle et de me la jouer Sherlock Holmes. Et pour cause… Tout le monde parle de la diversification alimentaire menée par l’enfant, ou DME pour les intimes. Au beau milieu de ce brouhaha, certains ne jurent que par cette démarche grâce à laquelle le bébé découvre les saveurs, les textures et travaille sa motricité… Plutôt vendeur, non ? On en oublierait presque les détracteurs qui crient au scandale en revendiquant le retour des petits-pots préparés : “On-veut-faire-l’avion ! 🥄” 🤣. Aller trêve de plaisanterie. Pourquoi ne pas mettre un terme au règne de la peur de l’étouffement en DME ? Pas la peine de grincer des dents. Faisons un deal : à partir de maintenant, vous abandonnez les idées reçues au sujet de la DME. Et à la fin de cet article, vous pourrez juger si elle mérite, ou non, qu’on lui donne sa chance. Marché conclu ?

Diversification menée par l’enfant : qu’est-ce que c’est ?

Faisons les choses dans l’ordre en commençant par une petite définition. Dès 5 mois, il est possible d’intégrer une alimentation variée au bébé qui était jusque-là allaité exclusivement au sein, ou au biberon. D’autres préfèrent attendre entre 6 à 8 mois pour le faire. Généralement au cours de cette période, on constate que le bébé commence à s’intéresser aux aliments que les grands portent à la bouche. En d’autres mots, il suit du regard chaque bouchée et les plus téméraires essayent même de nous chiper la nourriture des mains.

À partir de là, deux choix sont possibles pour introduire les aliments

L’option 1 consiste à suivre la méthode de diversification alimentaire classique, soit la préparation de purées de légumes et de compotes de fruits. Ici, c’est le parent qui mène le repas à la baguette cuillère.

L’option 2, quant à elle, veut que l’enfant puisse saisir les morceaux de fruits et les légumes cuits à la vapeur, les porter à la bouche (ou les écraser ^^) librement. C’est le principe de la diversification menée par l’enfant, aussi appelée diversification autonome, ou consciente. Si vous voulez en savoir plus sur la DME, ses avantages et ses inconvénients, j’ai rédigé tout un article sur le sujet. Mieux encore, j’y ai même consacré un livre : La Diversification Menée par l’enfant, débuter en toute simplicité.

Peur de l’étouffement : 7 conditions à respecter pour une DME bien menée

Revenons-en à notre enquête. 🧐 Lorsque l’on a toujours été habitué à la diversification alimentaire classique… Que toute la communication faite encourage l’achat de petit-pots, ou de mixeurs dernier cri… Et bien sûr, que l’on manque d’informations… Il est tout à fait normal d’avoir des idées reçues, la plus courante étant la peur de l’étouffement en DME.

Alors disons-le clairement : il n’y a pas plus de risques de voir son bébé s’étouffer durant une DME bien menée qu’avec une purée, ou une compote.

Mais si peur de l’étouffement il y a, autant commencer par respecter certaines conditions de sécurité lorsque la DME est envisagée.

1 – Un bébé prêt pour la DME

Ça peut paraître évident, mais j’aime bien le répéter : toujours demander l’avis d’un spécialiste pour s’assurer que l’enfant est prêt. D’ailleurs, seul son diagnostic pourrait identifier certaines pathologies qui favorisent un risque d’étouffement :

  • un bébé né prématuré ;
  • un retard dans le développement ;
  • un trouble neurologique ;
  • la fente labiale…

2 – Pas de dos droit, pas de repas

Au moins ça a le mérite d’être clair. La solution pour ne pas avoir à penser à la peur de l’étouffement en DME, est d’abord que l’enfant soit assis bien droit. Là encore, soit on tient l’enfant sur les genoux, le dos bien droit contre notre ventre, soit on choisit de l’installer dans une chaise haute.

3 – La chaise haute ne doit pas être inclinée

Pour éviter tout risque de fausse route, il faut bien vérifier que la chaise haute soit installée à 90°. Ah oui, ça signifie aussi que les transats, balançoires et autres, ne sont pas adaptés pour un repas sécurisé.

4 – Silence, bébé mange

Exit donc toute distraction pour votre enfant : écran, bruits, lieux bondés… Pour commencer la DME, il est également préférable que vous soyez seule avec votre enfant (au début tout du moins).
Mais où avais-je la tête… J’en oublie l’essentiel. Vous devriez certainement rester calme aussi… lorsque vous verrez l’état des lieux après le repas ! Au moins, le coupable ne sera pas difficile à trouver. 😂 Bon, je compatis. S’il y a quelque chose que je peux faire, c’est bien de vous aider à limiter les dégâts.

5 – Ne jamais introduire la nourriture dans la bouche du bébé

Eh oui, il s’agit d’une règle d’or. Sans compter que c’est quand même le fondement de cette méthode. Il revient donc au bébé de gérer son repas et au parent de ne pas lui mettre directement de la nourriture dans la bouche.

6 – Proposer des aliments adaptés

Les légumes doivent être suffisamment cuits (20 minutes à la vapeur pour ma part) et les morceaux ne doivent être ni trop gros, ni trop petits. Côté texture, il est recommandé de toujours vérifier les aliments avant de faire goûter l’enfant. À savoir, si l’aliment s’écrase entre le pouce et l’index, ou entre la langue et le palet, c’est validé. 👌

7 – Ne jamais laisser l’enfant sans VOTRE surveillance

Il est essentiel de bien rester aux côtés du bébé lors de la mise en place de la DME. L’idéal étant de prendre votre repas en même temps que lui afin qu’il agisse par imitation.

Étouffement VS Gag Reflex : bien faire la différence

On me dit dans l’oreillette que l’une des principales causes de la peur de l’étouffement en DME, n’est autre qu’un quiproquo. Pour votre défense, il est facile de tomber dans le panneau en confondant le réflexe nauséeux, ou gag reflex, avec l’étouffement.

En bonne enquêtrice, je vous donne les indices pour apprendre à faire la différence. Sachant que reconnaître rapidement les signes d’un étouffement est essentiel pour agir au plus vite. Celui-ci se caractérise par :

  • une obstruction totale des voies aériennes ;
  • l’absence de son de la part de l’enfant ;
  • des signes de détresse respiratoire;
  • un bébé qui peut devenir bleu.

Si vous constatez les signes d’un étouffement, aucun doute à avoir, il faut intervenir pour venir en aide à l’enfant.

Le gag reflex, comme son nom l’indique, est un mécanisme automatique. Dans ce cas précis, l’enfant semble avoir un haut-le-cœur, comme s’il allait vomir. C’est juste un réflexe pour ramener un aliment vers l’avant de sa langue, comme lorsqu’il ne l’a pas assez mastiqué par exemple. Et dans cette situation, il ne faut pas intervenir, car l’enfant n’a pas besoin de notre aide. Tout simplement.

Saisir l’importance de se former aux premiers secours

Il faut se rendre à l’évidence, l’étouffement peut arriver à un enfant plus grand, et même à un adulte. Pour cette raison, j’ai pensé bon de terminer cet article en créant la panique générale. Non je rigole. ^^ En revanche, il est réellement important de se former aux premiers secours et de prendre ça au sérieux. Certes, les chances de voir son enfant s’étouffer durant une DME seront extrêmement minces. Pourtant ces premiers gestes pourraient un jour aider un autre enfant dans le besoin.

Du coup… Hum, vous avez toujours peur de l’étouf-… Ah. Bah elle est partie. 🤪

Un marché est un marché. Alors pour les survivants, qu’est-ce qui vous freine encore à l’idée de tester la DME ? Dites-le-moi en commentaire !

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